Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L’océan, la mer et les marins

La vie et la passion de tous ces marins qui quittent le port vers un voyage incertain, ce n’est pas un article de sport proprement dit, mais un hommage à tous ces marins qui ont péris en réalisant leur passion.

Il resta éveillé une grande partie de la nuit, repensant à tous ce qui l’attendait ces prochains mois. Avait-il pensé à tous, était-il vraiment sûr de vouloir aller au bout du monde, trouver une réponse, trouver le sens et l’essence de sa propre vie. Il était loin le temps, où il n’était qu’un petit écolier, qui trottinait derrière sa mère, pour aller à l’école. Il lui semblait encore sentir le parfum léger et enivrant à la fois du chèvrefeuille qui poussait en liberté sur une petite haie dans la cour. Cette liberté le morfondit des dizaines d’années, rendant impossible pour lui, une vie comme monsieur tout le monde.

Mais un jour, il découvrit la mer, et son esprit se libéra, il acheta un petit voilier, il investit des heures et des heures de travail, à l’aménager, à en faire un endroit pour lui, sa porte vers cette liberté tant désirée.

Le petit matin pointait déjà et il avait à peine dormi, mais cela était égale, la mer, l’océan, le ciel tous étaient là dehors les bras levés l’appelant.

Il se leva, ne voulut pas réveiller sa femme, il n’aimait pas les larmes et les pleurs, il préférait partir avec dans sa rétine, l’image de son amour, sereine et belle comme une madone.

Il partit vers le port sans se retourner, il essuya une petite larme et courut ver son voilier.

Il se prépara à quitter le port, il vérifia le mât et les 3 voiles, tout était parfait, le bruit presque silencieux du moteur ne le dérangea pas, il savait qu’une fois sorti du port, il ne se déplacerait plus que par la force du vent.

Un fois au large, il mit ses gants et pendant plus de deux heures, il prépara son voilier pour la traversé, il avait devant lui l’océan, l’odeur de l’iode, de marée, de sel l’enivrait, il était devenu un explorateur, le premier marin à faire la traversée, il ignorait tout de ce qui se trouvait devant lui, des terres inconnues, des oiseaux aux plumes multicolores……

L’aventure commença, il abattit son voilier vers la droite, fixa sa route sur sa boussole et puis sur le gouvernail, le vent était doux, léger, mais il savait qu’il pouvait virer à tout moment, seul à manœuvrer le bateau, cela le remplissait d’autosatisfaction, il se sentait puissant, dominant son voilier comme si d’un cheval fou il s’agissait. Il aboutât les extrémités de la grande voile et se reposa, les yeux vers le ciel, ici plus d’oiseaux, rien que le ciel et les nuages, il s’endormit. Il se réveilla en sursaut, les voiles étaient à contre, il devait agir vite sous peine de couler, il détacha les cordages, remonta les voiles, et jeta l’ancre. Il était épuisé, entre la peur et l’effort, ses genoux tremblait, il ne devait plus se laisser aller à des rêveries……….

Après une dizaine de minutes, il redressa le voilier, affala les voiles, et se tint au gouvernail, il serra si fort que ses doigts lui faisaient mal. La nuit, il remontait les voiles, jetait l’ancre et dormais deux ou trois heures, d’un sommeil inquiet et léger, près à se lever si le temps devenait mauvais. Des semaines passèrent ainsi, sans autres mouvements que celui de monter et affaler les voiles, vérifier les cordages, nettoyer le pont, essayer de pêcher et se reposer.

Dans ses moments de repos, il se disait que pour la première fois de sa vie, il vivait vraiment, la solitude ne lui pesait pas, sa traversée en solitaire était un don. Le seul bruit était la mer, le vent. Les parfums étaient le sel, l’odeur à iode et cette odeur a chaud du soleil réchauffant la peau. Il se sentait un peu fatigué, car le trajet est long et les nuits courtes, mais il était heureux, il ne voulait pas que ce voyage termine.

Un jour, une violente tempête, éclata, il courut remonter et attacher les voiles, il plaça son voilier de sorte que les vagues ne le fassent pas couler, et il s’attacha au gouvernail, les vagues se brisaient sur le bateau, l’eau froide et salée lui tombait dessus, le faisant énormément souffrir. Il lutta contre le vent et contre les vagues, il saignait des mains, sa tête lui faisait terriblement mal, et il croyait avoir un bras cassé après avoir été plaqué contre le sol.

La mer était déchaînée, il était à bout de force, le voilier était déchiqueté, il eu une pensée pour sa femme…. Il vit la terre devant lui, une petite falaise, des rochers, le voilier à bout lui aussi décida qu’il allait mourir à l’abri de ces rochers….. Une vague plus forte, un coup de vent et le voilier fut projeté contre la falaise……… une lumière verte monta vers le ciel quelques minutes plus tard.

Le lendemain, des promeneurs découvrirent sur la plage le corps sans vie d’un homme, les yeux fermés, un sourire aux lèvres, une main dans l’eau, l’autre avec une poignée de sable……….

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Tu as 1 jolie plume mia !
Répondre